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Black Milk
4 août 2013

Mutations de Geneviève Borne

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La 13e édition du Festival Mode et Design s’est achevée samedi soir le 3 août avec la présentation de l’événement unique Mutations de Geneviève Borne.

Le moins que l’on puisse dire, la célèbre animatrice québécoise aura raflé la palme, réalisant un show hors norme, se situant loin des sentiers battus. Iconique et psychédélique, voici ce qui pourrait résumer cet évènement désaxé du Festival Mode et Design de Montréal.

De Mutations, nous retiendrons l’omniprésence des années 80 et des icônes de cette période charnière. Bowie, Madonna, Michael Jackson, le créateur de mode Jean-Paul Goude ainsi que sa muse Grace Jones… Les clins d’œil, tantôt frappants (par le choix musical signé Christian Pronovost), tantôt plus subtils (par les références aux films cultes de l'époque Star Wars, 2001 Space Odyssey, Trainspotting, Blade Runner, Crash, Orange Mécanique), auront été nombreux et n’auront pas échappé à l’attention des connaisseurs avertis ainsi qu’à celle des néophytes ou des simples curieux.

Journal de Montréal bis9 tableaux se seront succédé, orchestrés autour de thématiques fortes, suivant un enchainement logique progressiste. Une mise en scène ultra graphique mêlant les arts visuels aux prestations corporelles live du cortège de mannequins. Nous soulignerons la récurrence d’idées directrices et dominatrices: l’enfer, le paradis, la déchéance physique et le morphing. Car Mutations s’est bien articulé autour de la graduation ou plutôt la dégradation du corps mutant, dont la quête semblait être la correction, par le truchement de la science, puis l’ascension, sinon l’apothéose, qu’offre le paradis présenté comme l’après-vie ultime.  

Ainsi, le noir et le blanc (hell VS eden) et le rouge (damnation et enfer) auront été les couleurs maitresses de ce défilé et de la mise en scène de Geneviève en général. La déstructure et la désarticulation auront marqué les silhouettes longilignes et filiformes, déambulant tantôt malaisées avec des béquilles, tantôt fières dans une démarche robotique, rehaussées par des costumes insolites.

Les tenues du styliste Christina Louiso et les costumes signé Jason Noeil auront joué avec les volumes, les formes, l’extravagance, empruntant allégrement au corps médical et psychiatrique des matériaux et des articles lourds de sens. Blouses blanches, bandelettes auront sublimé et enlacé les corps, transformant les mannequins en savants fous et malades mentaux.

Journal de MontréalClinique, chirurgical, schizophrénique, ce n’est toutefois qu’une partie de l’imaginaire de Geneviève Borne. Nous noterons la fascination et le goût de la jeune femme pour l’univers du rock (emploi du cuir, maquillage et coiffures influencés par le mouvement punk, couleurs vives à la Ziggy Stardust) et du SM tendance Madonna période Erotica, dont la digne représentante est aujourd’hui Lady Gaga. On appréciera à ce titre le détournement permanent d’objets ordinaires (un téléviseur devient un accessoire de mode). Attrait également très fort pour le hip hop old school (présence sur scène de breakers) et pour l’électro manifesté par un clin d’œil au groupe français DAFT PUNK. Impossible enfin de passer à côté de cette curiosité pour l’émergence du futurisme et de la technologie, matérialisés et symbolisés par des costumes d’androïdes des années 80.

Chaque tableau fut annoncé par deux écrans géants mettant en scène Geneviève Borne herself. Des mini scénettes qui ne furent pas sans rappeler les clips de la conceptuelle Björk (Spike Jonze, Michel Gondry…)

Etrange et envoûtante, voici ce qui ressort de cette prestation plus que réussie. Aussi, nous regretterons une chose: l’absence de Jean-Charles de Castelbajac, de retour en France la veille. Nul doute que ce designer excentrique et extraordinaire aurait apprécié et salué ce show d’une qualité supérieure.

A travers ce défilé de clôture mixant les différents arts de la technologie et du beau, le Festival de Mode et Design prend ici tout son sens.

Mutations de Geneviève Borne

Une production de Groupe Sensation Mode

Une mise en scène de Geneviève Borne

Stylisme: Christina Louiso

Musique: Christian Pronovost

Conception de costumes: Jason Noël

Par Julie Oyono - (Co) Fondatrice et Rédactrice en Chef Black Milk Magazine.

Crédits Photos: Journal de Montréal

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